Baroque libre
Le baroque aura toujours vingt ans. Ou en tous cas moins de trente à l’Eubo (European union baroque orchestra), puisque c’est un orchestre de jeunes. Ses musiciens se renouvellent chaque année depuis 25 ans, tout comme les chefs et les programmes de leurs sessions de répétitions et de tournées. L’orchestre a une vocation pédagogique, mais ce qui saute aux oreilles, c’est la joie qu’éprouvent ces jeunes Européens à jouer ensemble, et la complicité qui les unit.
Sous-estimé car moins complexe que les musiques postérieures, le baroque a longtemps été négligé. Sa finesse a pu être camouflée par des instruments trop puissants, ou par le manque de connaissances. Jusqu’à ce que, dans les années 1970, des curieux cherchent à s’imaginer comment il sonnait à l’époque de sa création.
Depuis, il renaît. Il devient un style musical à part, attire de plus en plus de musiciens de qualité. Jeu debout sur instruments d’époque accordés au la d’alors, recherches dans les traités pour trouver les indices que les partitions ne fournissent pas. Il reste des incertitudes, l’indicateur est le plaisir. La musique baroque autorise une part d’improvisation. En contrepartie de cette liberté, elle demande de la créativité. Elle réveille la passion de ses interprètes, elle les fait rire et frissonner. Vieux, mais toujours pas sage, le baroque.
Echternach, Luxembourg, octobre 2009.