Lemarié, le dernier plumassier
« Lemarié, fleurs et plumes pour la haute couture », telle est leur enseigne. Créée en 1880, installée rue du Faubourg Saint-Denis à Paris en 1900, la maison Lemarié est un des derniers plumassiers de France, le dernier du quartier. C’était un métier traditionnel autour du Faubourg Saint-Martin, ils y étaient près de 300 au XIXe siècle. Après la dernière guerre, ils étaient une cinquantaine.
Rachetée en 1997 par le groupe Chanel, la société est aujourd’hui la seule à travailler à la main fleurs de tissus et plumes pour l’industrie du luxe. C’est aussi elle qui crée des camélias dans toutes les matières possibles depuis que Coco Chanel a fait de cette fleur son emblème. Pour Givenchy, Dior, Dolce & Gabbana ou pour sa maison-mère, Lemarié modèle des boas, cisèle des smockes ou des volants, rehausse robes, chaussures, chapeaux et accessoires. Avec des techniques et des outils identiques depuis plus d’un siècle, la « fabrique de plumes pour parures » renouvelle sans cesse l’ornementation dans la couture.
Paris, février 2009.
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Créée en 1880 par Palmyre Coyette, la maison Lemarié travaille les plumes et les fleurs de tissu pour la haute couture.
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Les murs de l’atelier Manutention sont couverts de sacs en papier dans lesquels on conserve les plumes. Marie-Christine pose avec un lophophore, cousin himalayen du faisan dont les plumes ont des reflets changeants.
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Dans l’atelier Manutention, ornement ou restauration de vêtements de plumes. Aurélie colle une à une des plumes pour un boléro Yves Saint-Laurent.
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Françoise coud un boa dans l’atelier Manutention.
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Gérald apprête les tissus : il doit leur donner un peu de rigidité pour qu’ils puissent être découpés et formés. Puis il en détache des pétales à l’aide des fers à découper et des presses.
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« Fleurs et Plumes ! – Plumes et fleurs ! » se répondent en chœur les ouvrières de cet atelier. Les plumassières et les fleuristes semblent se faire concurrence, mais elles sourient. Leurs travaux sont complémentaires, et l’atelier orne régulièrement ses fleurs de plumes.
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Les plumassières posent des plumes de marabout sur des chaussures Chanel.
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On donne leurs formes aux pétales et aux feuilles en chauffant les boules aux lampes à alcool, puis en les appliquant sur le tissu.
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Les camélias Chanel dans toutes leurs variations sont l’essentiel de la production de la maison.
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A l’atelier Mode, la matière de base est le tissu, et l’on en fait tout ce qui est possible.
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Santina à la machine à coudre : de années de savoir-faire.
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Tous les types d’ornement de tissu sont achevés ici, avant d’être rattachés aux vêtements qu’ils doivent embellir.
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Étapes de la réalisation de camélias pour Chanel, qui deviendront des broches.
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Racheté par Chanel en 1997, Lemarié est le fournisseur exclusif des fameux camélias, qu'elle fabrique dans toutes les matières possibles.
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Les plumes envahissent jusqu’aux minuscules bureaux, où sont aussi entreposées des parties de la collection.