Le Monstre Lumivore

Pas (trop) rancunière, j'ai essayé de grappiller les quelques miettes qu'il voulait bien me laisser.

Paris, octobre 2009 - mai 2010.

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  • Derrière des arbres, la façade de l'immeuble disparaît derrière les filets et l'échafaudage. Paris, octobre 2009.

    Il s'est installé sur une autre partie de l'immeuble en juin, puis il a rampé jusque chez moi début septembre.

  • La plateforme supérieure de l'échafaudage et son reflet dans la fenêtre, sur fond de ciel bleu. Paris, avril 2010.

    Et il est arrivé, l'échafaudage. En contrepartie de la lumière qu'il me vole, il m'offre des ombres et des reflets.

  • Les jambes d'un ouvrier, les épaules et la tête d'un autre à l'étage inférieur, vus à travers les barreaux de mon balcon. Derrière, la vue brouillée par le filet. Paris, novembre 2009.

    Les premiers ouvriers sont venus casser le balcon au marteau-piqueur.

  • Le ciel bleu se reflète dans les planches d'une plateforme de l'échafaudage. Paris, décembre 2009.

    Et j'ai regardé le reflet des belles matinées d'hiver à travers les planches.

  • Derrière le filet de l'échafaudage, la silhouette du Sacré-Cœur dans un crépuscule coloré. Paris, décembre 2009.

    Mon cadeau de Noël est arrivé emballé dans un filet : un splendide coucher de soleil.

  • La façade de l'immeuble par beau temps : sur le côté, le soleil passe à travers l'échafaudage dont il projette l'ombre sur le filet. Paris, décembre 2009.

    L'immeuble aussi était prêt pour les fêtes : complètement empaqueté. Mais le piège à lumière n'est pas fait pour être ouvert.

  • Ombres géométriques du balcon, de la fenêtre et de l'échafaudage sur ma moquette. Paris, octobre 2009.

    Il intercepte les rayons de soleil, et les débite en tranches avant de les déposer sur ma moquette.

  • Derrière la vitre sur laquelle est collée une radio de crâne, l'échafaudage et la capuche d'un ouvrier. La vue est davantage masquée par un brouillard neigeux. Paris, décembre 2009.

    C'est quand il fait gris qu'il montre son vrai visage, l'échafaudage : sinistre.

  • Flocons de neige pris dans le filet de l'échafaudage. Paris, décembre 2009.

    Comme une grosse toile d'araignée, il emprisonne même les flocons.

  • Sur une plateforme de l'échafaudage, la jambe d'un ouvrier à côté d'un sac plastique contenant les paillettes décoratives. Les reflets de la fenêtre cachent sa deuxième jambe. Paris, avril 2010.

    C'est la course entre le printemps et les travaux. On arrive aux finitions du balcon : les paillettes, petite touche décorative.

  • Le vernis brillant fraîchement appliqué sur le balcon, ponctué par les paillettes, reflète les barreaux du balcon et le ciel. Paris, avril 2010.

    La dernière couche arrive comme une sentence, et annonce la fin du règne photocide.

  • Le filet tombé, la vue vers le Sacré-Cœur se déploie, uniquement barrée par la structure de l'échafaudage. Paris, avril 2010.

    Je ronge mon frein et je profite sans filet, la vue débrouillée dans une fenêtre de limpidité.

  • Deux ouvriers en harnais assis sur la rambarde de mon balcon, le reflet de l'un dans la fenêtre ouverte cache la silhouette de l'autre. Paris, mai 2010.

    Et puis un matin, soudain, de nouveaux ouvriers sont là. La troisième équipe, après celle du balcon et celle du ravalement. Ils vont démonter l'échafaudage. Ils sont zaïrois.

  • Un ouvrier en harnais sur l'échafaudage, devant une poulie, une corde à la main. Paris, mai 2010.

    La poulie reprend son chant de crécelle métallique géante. Cette fois-ci, il annonce les beaux jours.

  • Devant un beau ciel gris, deux ouvriers démontent l'échafaudage. Paris, mai 2010.

    Et le ciel réapparaît, magique. Pour fêter l'évènement, il reflète la couleur du monstre bientôt à terre.

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