La terre, le mil, les bêtes
Les nattes de Rakia, un produit du Sahel
C’est le Sahel. A Bosseye Dogabe, petit village du nord du Burkina Faso, près des frontières malienne et nigérienne, toute la vie repose sur quatre éléments : l’eau, la terre, le mil et les bêtes. Ils fournissent la nourriture, le revenu, mais bien plus encore : habitat, boissons, fourrage, engrais et même savon.
Un produit d’artisanat semble résumer la simplicité de la vie en brousse. Ce sont les nattes, fabriquées à partir des cannes de mil et de liens de cuir. En plus d’accomplir les tâches quotidiennes des femmes africaines – préparer les repas, laver le linge, s’occuper des enfants, piler, porter l’eau... les villageoises tressent des nattes. Pour leur maison, ou pour les vendre. Si elles n’écoulent pas toute leur production dans le voisinage, elles attendent le jeudi pour aller la vendre au marché de Gorom Gorom, la ville la plus proche.
Veuve et grand-mère à 59 ans, Rakia vit avec son fils célibataire, sa belle-fille et plusieurs petits-enfants. Ses autres enfants sont partis chercher du travail ailleurs, jusqu’en Côte d’Ivoire. Sa belle-fille prend en charge la plupart des travaux domestiques. Rakia peut donc se consacrer à sa spécialité, et assurer un revenu supplémentaire à la famille – tout en gardant un œil sur les petits, fascinés par son savoir-faire.
Bosseye Dogabe, Burkina Faso, mai 2008.