La Vie en relief
Jeunes, aveugles et autonomes
« Je n’ai jamais eu de bonne notion de l’horizontalité ». Manu, 26 ans, éclate de son gros rire sonore. Ce n’est certainement pas ce qui va l’entraver. Manu est aveugle, mais rien ne l’arrête : il faut vivre avec les occasions. Il est programmateur informatique, mais ce sont ses innombrables activités qui emplissent sa vie : sports, récitation de contes, théâtre, musique… Son plus grand rêve serait d’avoir le temps de se consacrer sans limites à toutes ces passions, et à celles qu’il n’a pas encore découvertes.
Chez Pierre, étudiant à Sciences Po, Laetitia qui suit un cursus de journalisme, Céline qui achève son Master 2 de musicologie et Audrey qui compte suivre une formation de greffière après l’obtention de sa maîtrise de droit, on retrouve la même vivacité mêlée de curiosité, de volonté et d’envies.
Tous se sont créé autant de choix et de possibilités que la plupart des voyants. Leurs vies ressemblent tant à celles des valides. D’ailleurs, ils n’ont pas l’impression d’être des personnes extraordinaires, et sont parfois lassés de se l’entendre répéter. J’ai voulu voir de plus près de quoi est fait le quotidien de ces jeunes indépendants, qui comme beaucoup d’autres se sont éloignés de leur famille pour étudier ou simplement vivre leur vie.
Paris, décembre 2005 - mai 2006.
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Audrey écrit sur son bloc-notes braille en cours de droit.
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Pierre et son classeur pour les papiers administratifs, parfaitement organisé avec des étiquettes braille.
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Céline devant son ordinateur équipé d'un logiciel de synthèse vocale. Derrière se cache une machine à écrire en braille, délaissée.
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Laetitia sort de son école, le CFPJ (Centre de formation et de perfectionnement des journalistes).
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Manu est développeur informatique. Il travaille aussi dans le studio d'enregistrement de son entreprise.
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Le placard à provisions de Pierre : des étiquettes braille, quand le produit ne peut être simplement reconnu au toucher.
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Manu demande de l'aide à un agent de sécurité quand il fait ses courses tout seul.
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Céline fait les soldes avec sa mère.
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Manu passe en caisse : pas de problème avec la carte bleue.
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Un cadre pour signer : un des trucs de Pierre.
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Dans le métro, Audrey utilise un monoculaire pour repérer et lire les panneaux.
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Pierre apprend à couper une tranche de jambon au cours d'Autonomie de la vie journalière (AVJ).
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Audrey passe l'aspirateur avec méthode pour suppléer à sa vue très basse.
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Les tenues de Pierre, préparées sur chaque cintre, et un système de boutons pour retrouver les vêtements qui vont ensemble.
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La montre en braille de Céline, dont elle soulève le verre pour lire l'heure.
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Pierre prépare des pâtes en les dosant au verre.
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Apéro du samedi soir pour Laetitia et son amie Laure.
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Il y a quelques années, Céline a été un des mannequins d'une série de photos de mode : elle présente le magazine qui les a publiées.
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Laetitia se maquille avant de sortir.
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Audrey et Céline au cours de taï-chi.
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Pour le sport, le vélo d'appartement fait l'affaire... pour le moment. D'ordinaire, Laetitia est une cavalière.
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Manu joue au tor ball, un sport inventé par et pour les personnes aveugles, ouvert à tout le monde.
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Manu au showdown, une sorte de ping-pong adapté pour les personnes aveugles.
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Céline au piano, une partition en braille sur les genoux.
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Avant la séance de cinéma, Laetitia coupe son portable.
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Exercice lors de l'atelier de la compagnie Les Yeux dans les Oreilles à la Villette. Manu familiarise Maiko - voyante - à l'usage de la canne.
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Audrey et son amie Juliette au Luxembourg. Juliette est aveugle, Audrey la guide.